à-dire à-dire, outre Antoine Court, les Roger, les Courteis, les Claris, les Viala, et plusieurs autres, étaient de la génération immédiatement antérieure à celle de Paul Rabaut.
En reprenant maintenant l’histoire des églises du
désert pendant la guerre de la succession d’Autriche,
nous trouvons ce nouveau et triste caractère de leurs
annales : savoir, que si elles s’assemblaient publiquement,
elles étaient traitées de factieuses, et que si
elles se confinaient dans le culte privé, elles étaient
traitées de nulles et de fanatiques. Les maisons réunissant
quelques protestants, prenaient bien vite l’apparence
de temples, et c’était contre les temples et le
culte régulier que les parlements étaient le plus
disposés à sévir. Les églises, pour ainsi dire, étaient
emprisonnées dans un défilé qui ne présentait nulle
issue. Les rendez-vous de piété les plus secrets n’échappaient
pas quelquefois à la vigilance des cours
1744.
23 avril.souveraines ; ainsi le parlement de Grenoble, pour
un crime de ce genre, avait fait arrêter les demoiselles
Bouvat, mère et fille ; elles furent mises, l’une dans
un couvent, et l’autre en prison. De sorte que les
ennemis des églises du désert se prévalaient contre
elles de leurs ménagements mêmes.
Souvent aussi elles eurent à lutter contre l’action de calomnies ourdies avec art. Quelques curés fanatiques des Cévennes inventèrent de graves histoires pour perdre la partie de leur troupeau qui n’était pas dans le giron. De pareilles manœuvres, outre qu’elles excitaient une indignation générale, venaient échouer 1744.devant l’impartialité des cours et des commandants. Tantôt c’était le curé de Saint-André de Valborgne, Cévennes, qui se plaignait d’avoir essuyé plusieurs coups de feu tirés par les nouveaux convertis ; mais