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Page:Coquerel - Histoire des églises du désert, Tome 1.djvu/423

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des églises du désert.

l’illusion se dissipa dès que le commandant, M. de Saint-Marcel, eut interrogé cet ecclésiastique, et eut examiné ses prétendues blessures ; tantôt c’était le curé de Beaumont, Dauphiné, qui accusait les protestants de lui avoir tendu un guet-apens et d’avoir 1748. cherché à l’empêcher de célébrer la messe ; tout se dissipa encore devant une descente de justice du juge criminel de Valence. À Merindol, en Provence, la demoiselle et le sieur Meynard, protestants, décédèrent, et furent ensevelis dans la nuit et sans pompe. On répand le bruit que l’enterrement s’est fait avec éclat, et que trois fois le cortège, ayant en tête le ministre des huguenots, a fait le tour de l’église paroissiale.1749.
Avril.
Le parlement d’Aix informe par le ministère du sieur Esmioli, lieutenant-criminel, et toute l’accusation s’évanouit. Toutefois ce ne fut rien au prix de l’affaire du curé de Boffre, Vivarais. Un sacrilège insensé mit le feu à l’église, et accusa les protestants d’être les auteurs de ce crime. L’auteur fut découvert ; la1746.
3 mai.
calomnie fut constatée. Plus tard, sur une lettre de cachet envoyée de Paris, le curé de Boffre fut arrêté et confiné au fort de Brescou. Une alerte du même genre arriva à Milhau en Rouergue ; on accusa les protestants d’avoir enlevé les hosties ; cette imposture révolta les catholiques, et sur leur témoignage même les réformés de Milhau furent pleinement justifiés,[1] Telles furent les calomnies de détail qu’il faut ajouter à celles du prétendu édit de tolérance et du cantique séditieux. Selon Antoine Court, de fausses rumeurs contre les protestants coûtèrent un voyage précipité au duc de Richelieu en 1742. Le bruit s’était répandu

  1. Voy. Mémoire historique de 1744 à 1752, par Antoine Court ; Patriote français et impartial, p. 12-17, de grands détails sur cette calomnie.