M’as servi de parade, et non pas de défense,
Va, quitte désormais le dernier des humains,
Passe, pour me venger, en de meilleures mains[1].
Scène V.
Rodrigue, as-tu du cœur ?
L’éprouveroit sur l’heure.
Digne ressentiment à ma douleur bien doux !
Je reconnois mon sang à ce noble courroux ;
Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte.
Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte ;
Viens me venger.
De quoi ?
Qu’à l’honneur de tous deux il porte un coup mortel :
D’un soufflet. L’insolent en eût perdu la vie ;
Mais mon âge a trompé ma généreuse envie :
Et ce fer que mon bras ne peut plus soutenir,
Je le remets au tien pour venger et punir.
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Var. [Passe, pour me venger, en de meilleures mains.]
Si Rodrigue est mon fils, il faut que l’amour cède,
Et qu’une ardeur plus haute à ses flammes succède :
Mon honneur est le sien, et le mortel affront
Qui tombe sur mon chef rejaillit sur son front (a). (1637-56)
(a) Ce vers termine la scène dans les éditions indiquées.