Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La voix publique. À Monsieur de Scudery sur les Obseruations du Cid[1], est une petite pièce écrite avec assez de vivacité, mais fort insignifiante, qui se termine par cet avis : « Si vous êtes sage, suivez le conseil de la voix publique, qui vous impose silence. »

L’incognu et véritable amy de Messieurs Scudery et Corneille[2] défend l’Amant libéral[3] contre le pamphlet précédent. « Il me semble, dit-il, qu’il ne fera jamais de honte au Cid de marcher pair à pair avec lui, non pas même quand il prendroit la droite. » L’auteur cherche, nous l’avons vu, les prétextes les moins vraisemblables pour justifier l’odieuse conduite de Scudéry ; enfin il ne se montre l’ami de Corneille que sur le titre : aussi paraît-il impossible, malgré les initiales D.R. dont son écrit est signé, de voir en lui Rotrou, comme le font Niceron dans ses Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres[4], et M. Laya, dans la Biographie universelle[5].

Le Souhait du Cid en faueur de Scuderi. Vne paire de lunettes pour faire mieux ses obseruations[6], est une assez pauvre apologie de Corneille, que nous avons eu tout à l’heure occasion de citer, en parlant des lettres de noblesse accordées à son père[7]. Elle est signée Mon ris, et c’est sans doute là un anagramme qui cache un nom trop obscur pour qu’on puisse le deviner.

Tandis que Corneille rencontrait quelques défenseurs, dont, il faut l’avouer, il n’avait pas lieu de s’enorgueillir, un nouvel adversaire venait prêter un faible renfort à Scudery et à Mairet. Dans la Lettre apologétique, Corneille, irrité de ce qu’un homme honoré pendant quelque temps de son amitié avait contribué à répandre dans Paris la pièce de vers intitulée : l’Autheur du Cid espagnol a son traducteur françois, s’était laissé emporter jusqu’à dire : « Il n’a pas tenu à vous que du premier lieu, où beaucoup d’honnêtes gens me placent, je ne sois descendu au-dessous de Claveret. » Bientôt parut, en réponse à cette phrase, la Lettre du Sr Claucret au S Corneille, soy disant Autheur du Cid[8]. On y trouve quelques détails inté-

  1. À Paris. M.DC.XXXVII, in-8o, 7 pages.
  2. M.DC.XXXVII, in-8o, 7 pages.
  3. Voyez ci-dessus, p. 23 et 24.
  4. Tome XX, p. 90.
  5. Article Rotrou.
  6. M.DC.XXXVII, in-8o, 36 pages.
  7. Voyez ci-dessus, p. 16.
  8. À Paris. M.DC.XXXVII, in-8o de 15 pages. Le titre de départ,