Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/71

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épigramme


Si les vers du grand Cid, que tout le monde admire,
Charment à les ouïr, mais non pas à les lire,
Pourquoi le traducteur des quatre vers latins
Les a-t-il comparés aux mets de nos festins ?
Les a-tJ’avoue avec lui, s’il arrive
Les a-tQu’un mets soit au goût du convive.
Qu’il importe bien peu qu’il plaise au cuisinier ;
Mais les vers qu’il défend d’autres raisons demandent :
C’est peu qu’ils soient au goût de ceux qui les entendent.

S’ils ne plaisent encore aux maîtres du métier.


III. réponse de *** à *** sous le nom d’ariste.


Ne vous étonnez point du procédé que l’on pratique aujourd’hui contre vous : on veut réveiller une guerre qui a fait trembler tous les bons esprits de son temps, et qui n’en a laissé pas un dans le pouvoir de se dire neutre. Les partisans de l’observateur reconnoissent sa foiblesse, et pour rendre son parti plus nombreux, ils veulent attirer à lui des personnes qui ne se souviennent plus de leurs dissensions, et qui ne songent qu’au dessein qu’ils ont fait de ne plus tomber dans une faute publique. Je crois que M. de Balzac n’approuvera jamais l’orgueil q’on tâche de lui attribuer. Et je ne doute point aussi que vous n’ayez été marri de vous voir mêlé dedans une dispute particulière, et que vous n’ayez tous deux eu en horreur le dessein de l’anonyme, qui veut embarrasser des âmes désintéressées, et faire entrer dans la lice deux personnes toutes fraîches, afin de faire esquiver son ami qui n’en peut plus. Il me permettra de lui dire qu’il n’a pas assez bien agi en ceci, et qu’il devoit ou s’attaquer absolument à vous, ou médire seulement de M. Corneille, sans par un galimatias qui ne veut rien dire, et par une confusion absurde, vous adresser le commencement d’une lettre injurieuse, et la poursuivre par des railleries et des impostures qui s’adressent directement à votre ami. Puisque je lui en eusse voulu, j’eusse bouffonné sur Mélite, et eusse dit que ce ne fut jamais qu’une pièce fort foible, puisqu’elle n’eut la peine que d’effacer le peu de réputation que