Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/183

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De rejoindre les miens par un heureux trépas !
La vapeur de mon sang ira grossir la foudre
Que Dieu tient déjà prête à le réduire en poudre ;
Et ma mort, en servant de comble à tant d’horreurs…

Phocas

Par ses remercîments juge de ses fureurs.
J’ai prononcé l’arrêt, il faut que l’effet suive.
Résous-la de t’aimer, si tu veux qu’elle vive ;
Sinon, j’en jure encore et ne t’écoute plus,
Son trépas dès demain punira ses refus.



Scène IV


Pulchérie, Héraclius, Martian


Héraclius

En vain il se promet que, sous cette menace,
J’espère en votre cœur surprendre quelque place :
Votre refus est juste et j’en sais les raisons.
Ce n’est pas à nous deux d’unir les deux maisons ;
D’autres destins, Madame, attendent l’un et l’autre ;
Ma foi m’engage ailleurs aussi bien que la vôtre.
Vous aurez en Léonce un digne possesseur ;
Je serai trop heureux d’en posséder la sœur.
Ce guerrier vous adore, et vous l’aimez de même ;
Je suis aimé d’Eudoxe autant comme je l’aime.
Léontine, leur mère, est propice à nos vœux ;
Et quelque effort qu’on fasse à rompre ces beaux nœuds,
D’un amour si parfait les chaînes sont si belles
Que nos captivités doivent être éternelles.

Pulchérie

Seigneur, vous connaissez ce cœur infortuné :