Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/199

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Mais, pour vous expliquer toute ma gratitude,
Mon âme a trop de trouble et trop d’inquiétude.
J’aimais, vous le savez, et mon cœur enflammé
Trouve enfin une sœur dedans l’objet aimé.
Je perds une maîtresse en gagnant un empire ;
Mon amour en murmure, et mon cœur en soupire,
Et de mille pensers mon esprit agité
Paraît enseveli dans la stupidité.
Il est temps d’en sortir, l’honneur nous le commande,
Il faut donner un chef à votre illustre bande ;
Allez, brave Exupère, allez, je vous rejoins.
Souffrez que je lui parle un moment sans témoins.
Disposez cependant vos amis à bien faire ;
Surtout sauvons le fils en immolant le père ;
Il n’eut rien du tyran qu’un peu de mauvais sang,
Dont la dernière guerre a trop purgé son flanc.

Exupère

Nous vous rendons, Seigneur, entière obéissance,
Et vous allons attendre avec impatience.