Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/209

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Comme elle vient de naître, elle n’est que faiblesse ;
La mienne a plus de force, et les yeux mieux ouverts,
Et, se dût avec moi perdre tout l’univers,
Jamais un seul moment, quoi que l’on puisse faire,
Le tyran n’aura droit de me traiter de père.
Je ne refuse au fils ni mon cœur ni ma foi :
Vous l’aimez, je l’estime, il est digne de moi ;
Tout son crime est un père à qui le sang l’attache ;
Quand il n’en aura plus, il n’aura plus de tache,
Et cette mort, propice à former ces beaux nœuds,
Purifiant l’objet, justifiera mes feux.
Allez donc préparer cette heureuse journée,
Et du sang du tyran signez cet hyménée.
Mais quel mauvais démon devers nous le conduit ?

Martian

Je suis trahi, Madame, Exupère le suit.



Scène II


Phocas, Exupère, Amyntas, Martian, Pulchérie, Crispe


Phocas

Quel est votre entretien avec cette princesse ?
Des noces que je veux ?

Martian

C’est de quoi je la presse.