Et vous l’avez gagnée en faveur de mon fils ?
Il sera son époux, elle me l’a promis.
C’est beaucoup obtenir d’une âme si rebelle.
Mais quand ?
C’est un secret que je n’ai pas su d’elle.
Vous pouvez m’en dire un dont je suis plus jaloux.
On dit qu’Héraclius est fort connu de vous ;
Si vous aimez mon fils, faites-le moi connaître.
Vous le connaissez trop, puisque je vois ce traître.
Je sers mon empereur, et je sais mon devoir.
Chacun te l’avouera ; tu le fais assez voir.
De grâce, éclaircissez ce que je vous propose.
Ce billet à demi m’en dit bien quelque chose ;
Mais, Léonce, c’est peu si vous ne l’achevez.
Nommez-moi par mon nom, puisque vous le savez.
Dites Héraclius : il n’est plus de Léonce,
Et j’entends mon arrêt sans qu’on me le prononce.
Tu peux bien t’y résoudre après ton vain effort
Pour m’arracher le sceptre et conspirer ma mort.