Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/227

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et sa mère l’abuse
Par l’horreur d’un hymen qu’il croit incestueux.
De ce prince à sa fille elle assure les vœux,
Et son ambition, adroite à le séduire,
Le plonge en une erreur dont elle attend l’empire.
Ce n’est que d’aujourd’hui que je sais qui je suis,
Mais de mon ignorance elle espérait ces fruits,
Et me tiendrait encor la vérité cachée,
Si tantôt ce billet ne l’en eût arrachée.

Phocas

La méchante l’abuse aussi bien que Phocas.

Exupère

Elle a pu l’abuser, et ne l’abuser pas.

Phocas

Tu vois comme la fille a part au stratagème.

Exupère

Et que la mère a pu l’abuser elle-même.

Phocas

Que de pensers divers ! Que de soucis flottants !

Exupère

Je vous en tirerai, Seigneur, dans peu de temps.

Phocas

Dis-moi, tout est-il prêt pour ce juste supplice ?

Exupère

Oui, si nous connaissions le vrai fils de Maurice.

Héraclius

Pouvez-vous en douter après ce que j’ai dit ?

Martian

Donnez-vous à l’erreur encor quelque crédit ?

Héraclius

Ami, rends-moi mon nom : la faveur n’est pas grande ;