Princes, l’auriez-vous cru ? C’est la main d’Exupère.
Lui qui me trahissait ?
C’est de quoi s’étonner :
Il ne vous trahissait que pour vous couronner.
N’a-t-il pas des mutins dissipé la furie ?
Son ordre excitait seul cette mutinerie.
Il en a pris les chefs, toutefois ?
Admirez
Que ces prisonniers même avec les conjurés
Sous cette illusion couraient à leur vengeance :
Tous contre ce barbare étant d’intelligence,
Suivis d’un gros d’amis, nous passons librement
Au travers du palais à son appartement.
La garde y restait faible et, sans aucun ombrage,
Crispe même à Phocas porte notre message ;
Il vient ; à ses genoux on met les prisonniers,
Qui tirent pour signal leurs poignards les premiers.
Le reste, impatient dans sa noble colère,
Enferme la victime, et soudain Exupère :
« Qu’on arrête, dit-il, le premier coup m’est dû :
C’est lui qui me rendra l’honneur presque perdu. »
Il frappe, et le tyran tombe aussitôt sans vie
Tant de nos mains la sienne est promptement suivie.
Il s’élève un grand bruit, et mille cris confus