Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/445

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Vous devez respecter, quels que soient mes desseins,
Ou le choix de mon cœur, ou l’œuvre de mes mains.
Je l’ai fait votre égal ; et quoiqu’on s’en mutine,
Sachez qu’à plus encore ma faveur le destine.
Je veux qu’aujourd’hui même il puisse plus que moi :
J’en ai fait un marquis, je veux qu’il fasse un roi.
S’il a tant de valeur que vous-mêmes le dites,
Il sait quelle est la vôtre, et connaît vos mérites,
Et jugera de vous avec plus de raison
Que moi, qui n’en connais que la race et le nom.
Marquis, prenez ma bague, et la donnez pour marque
Au plus digne des trois, que j’en fasse un monarque.
Je vous laisse y penser tout ce reste du jour.
Rivaux, ambitieux, faites-lui votre cour :
Qui me rapportera l’anneau que je lui donne
Recevra sur-le-champ ma main et ma couronne.
Allons, reines, allons, et laissons-les juger
De quel côté l’amour avait su m’engager.


Scène 4