Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/571

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Seigneur, le roi vous mande.

Nicomède. Il me mande ?

Araspe. Oui, seigneur.

Arsinoé. Prince, la calomnie est aisée à détruire.

Nicomède. J’ignore à quel sujet vous m’en venez instruire,
Moi qui ne doute point de cette vérité,
Madame.

Arsinoé. Si jamais vous n’en aviez douté,
Prince, vous n’auriez pas, sous l’espoir qui vous flatte,
Amené de si loin Zenon et Métrobate.

Nicomède. Je m’obstinais, madame, à tout dissimuler ;
Mais vous m’avez forcé de les faire parler.

Arsinoé. La vérité les force, et mieux que vos largesses.
Ces hommes du commun tiennent mal leurs promesses ;
Tous deux en ont plus dit qu’ils n’avaient résolu.

Nicomède, J’en suis fâché pour vous ; mais vous l’avez voulu.

Arsinoé. Je le veux bien encore, et je n’en suis fâchée
Que d’avoir vu par là votre vert