Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/586

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Prusias, Nicomède, Attale, Flaminius, Araspe, gardes
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Flaminius. Si pour moi vous êtes en colère,
Seigneur, je n’ai reçu qu’une offense légère :
Le sénat en effet pourra s’en indigner ;
Mais j’ai quelques amis qui sauront le gagner.

Prusias. Je lui ferai raison ; et dès demain Attale
Recevra de ma main la puissance royale ;
Je le fais roi de Pont, et mon seul héritier.
Et quant à ce rebelle, à ce courage fier,
Rome entre vous et lui jugera de l’outrage.
Je veux qu’au lieu d’Attale il lui serve d’otage ;
Et pour l’y mieux conduire il vous sera donné,
Sitôt qu’il aura vu son frère couronné.

Nicomède. Vous m’enverrez à Rome !

Prusias. On t’y fera justice.
Va, va lui demander ta chère Laodice.

Nicomède. J’irai, j’irai, seigneur, vous le voulez ainsi ;
Et j’y serai plus roi que vous n’êtes ici.

Flaminius. Rome sait vos hauts faits, et déjà vous adore.

Nicomède. Tout beau, Flaminius ; je n’y suis pas encore.