Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/587

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La route en est mal sûre, à tout considérer ;
Et qui m’y conduira pourrait bien s’égarer.

Prusias. Qu’on le ramène, Araspe ; et redoublez sa garde.
(à Attale.)
Toi, rends grâces à Rome, et sans cesse regarde
Que, comme son pouvoir est la source du tien,
En perdant son appui tu ne seras plus rien.
Vous, seigneur, excusez si, me trouvant en peine
De quelques déplaisirs que m’a fait voir la reine,
Je vais l’en consoler, et vous laisse avec lui.
Attale, encore un coup, rends grâce à ton appui.


Scène V

.


Flaminius, Attale
.


Attale. Seigneur, que vous dirai-je après des avantages
Qui sont même trop grands pour les plus grands courages ?
Vous n’avez point de borne, et votre affection
Passe votre promesse et mon ambition.
Je l’avouerai pourtant, le trône de mon père
Ne fait pas le bonheur que plus je considère :
Ce qui touche mon cœur, ce qui charme mes sens,
C’est Laodice acquise à mes vœux innocents.
La qualité de roi qui me rend digne d’elle…

Flaminius.