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tent plusieurs branches & une tige moindre que celle du chou, mais ils sont differens en feüilles. Quoy qu’ils les ayent tous longuettes, le Leucoion qui a des fleurs jaunes, produit ses feüilles encore plus longues, plus vertes, plus pointuës au bout & en plus grande abondance, le blanc & le purpurin les ont plus courtes, plus larges, non pointuës & blafardes dessus & dessous. Galien parlant de cette plante dit qu’elle est abstersive, de parties fort tenuës, & que ses fleurs possedent encore plus ces proprietez, particulierement lors qu’elles sont seches. Leur décoction émeut le flux menstrual, & fait sortir l’enfant & l’arrierefaix.

LEUCOMA.

s. m. Terme de Medecine. Petite tache blanche dans l’œil appellée par les Latins Albugo. Quand il demeure une petite cicatrice dans la partie transparente de la cornée, comme dans la petite verole, & aprés les petits ulceres ou playes de la partie, cette petite cicatrice estant plus épaisse que le reste de la cornée, represente cette blancheur que les Grecs nomment Leucoma, de leukouô, Je blanchis. La cure demande qu’on deterge & efface la cicatrice.

On appelle Leucoma, dans le Perou, le fruit d’un arbre semblable à nostre chastaigne en forme & grosseur. Il est plat & blanc du mesme costé qu’est la chastaigne. L’arbre qui le porte est spacieux, d’un bois fort & ferme, & a ses feüilles semblables à celles du Framboisier. Ce fruit est d’un fort bon goust & temperé, & arreste le flux de ventre à cause de sa restriction.

LEUCOPHLEGMATIE.

s. f. Sorte de mal qui vient de la pituite, & qui est le plus haut degré de la cachexie, laquelle s’augmentant de plus en plus, fait que l’habitude du corps est extrémement gonflée & mollasse par le relaschement des fibres nerveuses & musculeuses. On confond souvent la Leucophlegmatie & l’Anasarca, qui est une hydropisie de tout le corps, en ce que dans la Leucophlegmatie le corps est plus obscur & plus terne qu’il ne doit estre, au lieu qu’il est plus resplendissant que le naturel dans l’Anasarca, & que l’enfonceure faite par le pressement du doigt, disparoist fort promptement, laquelle enfonceure demeure long-temps dans la Leucophlegmatie. Ce mot est Grec, leukophlegmatias, & formé de leukon phlegma, Pituite blanche.

LEUDE.

s. m. Vieux mot. Vassal, sujet. Il a signifié aussi un petit Tribut.

LEVÉ,

ée. adj. Terme de Blason. Il se dit des Ours en pied. D’or à l’Ours levé en pied de sable.

LEVE.

s. f. Terme de jeu de mail. Instrument qui sert à lever la boule & à la faire passer dans la passe. Il est fait en forme de cuëiller, & a un long manche.

LEVÉE.

s. f. Espece de quay de maçonnerie, ou de fils de pieux, qui retient les eaux d’une riviere & empesche qu’elle ne se déborde. Les Batteliers appellent Levée, trois ou quatre ais attachez au dessus du rez ou du cul d’un bachot ou d’un bateau sur lesquels on peut s’asseoir.

LEVER.

v. a. Hausser, faire qu’une chose soit plus haut qu’elle n’estoit. Acad. Fr. On dit, en termes de Manege, Lever un cheval à caprioles, à pesades, à courbettes, pour dire, Le faire manier de ces diverses façons.

On dit, en termes de Marine, Lever l’ancre, pour dire, La tirer du fond de l’eau, pour la remettre en sa place quand on veut partir. Lever l’ancre par les cheveux, se dit quand on la tire du fond de l’eau avec l’orin qui est frappé à la teste de l’ancre ; & on dit, La lever avec la chaloupe, quand on l’envoye


prendre par la chaloupe qui la tire par son orin, & qui la rapporte à bord. On dit encore, Lever l’ancre d’afourche avec le navire, quand on file du gros cable & que l’on vire sur l’autre jusqu’à ce qu’il soit à bord.

On dit, en termes de Geometrie, Lever le plan d’une Ville, d’une Province, d’un bastiment, pour dire, En faire une representation exacte sur le papier avec toutes les mesures.

LEVESCHE.

s. f. Plante qui croist aux lieux ombragez & marécageux, & qui a sa tige haute, creuse, tendre & toute semée de lignes en façon de veines. Ses feüilles sont larges, & tirent sur le rouge. Son feüillage est tout entassé de fleurs, & ressemble à celuy du rosmarin. Sa cime, où plusieurs petits boutons paroissent avant sa fleur, est toute chargée d’une graine noire, longuette, forte, pleine & aromatique. Sa racine est blanche, menuë, odorante, & rend l’haleine agreable quand elle est maschée. Toute la plante a une qualité échauffante au troisiéme degré, & particulierement la semence & la racine : de sorte qu’elle fortifie l’estomac, aide à la digestion, dissipe les vents, & remedie à la suffocation de la matrice & à la morsure des serpens. Matthiole blasme fort ceux qui prennent la Levesche, dite en Latin, Levisticum, qui n’est autre chose que l’Hipposelinum, pour le Ligusticum de Dioscoride.

LEVIER.

s. m. Instrument de bois ou de fer, par le moyen duquel on sousleve de pesants fardeaux avec peu d’hommes. Quand il est de fer, on l’appelle Pinse. On doit considerer le Levier comme une ligne droite qui a trois points principaux, sçavoir celuy où est posé le fardeau qu’on veut mouvoir, celuy de l’appuy & celuy de la main ou de la puissance qui meut le Levier. La differente disposition de ces trois points est ce qui luy donne la force & qui fait que l’on remuë un fardeau plus ou moins pesant avec plus ou moins de facilité. M. Felibien dit en parlant de cet instrument, que si la distance qui se trouve entre l’endroit de la main qui pese sur le levier, & l’endroit de l’appuy du mesme levier, est dix fois aussi grande que la distance qu’il y a de cet appuy jusqu’au poids qu’on veut lever, dix livres de force ou de puissance soustiendront cent livres de poids, & que pour peu que la puissance augmente, ou que le poids diminuë, on peut mouvoir le fardeau, le levier representant une balance dont le centre est dans le fleau. Ainsi, poursuit-il, l’inégalité des distances est ce qui donne plus ou moins de force à la puissance, & qui fait que l’on remuë un fardeau plus ou moins facilement.

LEVIGER.

v. a. Terme de Chymie. Rendre un mixte en poudre impalpable sur le porphyre ou sur l’écaille de mer.

LEVITE.

s. m. Prestre ou Sacrificateur Hebreu, que l’on a nommé ainsi parce qu’il estoit de la Tribu de Levi. On a appellé aussi Levites, dans l’ancienne Eglise, les Diacres & Ministres de l’Autel. Outre qu’ils aidoient les Prestres à assembler les dismes, il y en avoit quelques-uns d’entre eux qui portoient le bois & l’eau pour le Tabernacle. Ils estoient divisez selon les trois fils de Levi en Gersonites, Cohathites & Merarites. Les premiers portoient les gonds & les couvertures ; les seconds, les principales choses du Sanctuaire, & les derniers avoient soin de l’ouvrage de bois.

LEVITIQUES.

s. m. On a appellé ainsi certains Heretiques qui s’attachoient aux erreurs des Nicolaïtes & des Gnostiques. Saint Epiphane & saint Augustin en parlent.

LEVRAUT.

s. m. Jeune & tendre lievre qu’on

mange