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tié Latin, & moitié langue vulgaire. Les uns élevent l'Hostie, ce que ne font pas les autres. Quelques-uns ont des Chantres au chœur, & tout le monde chante en d'autres endroits. Les Enfans, & mesme quelquefois des femmes, lisent l'Ecriture au pupitre. Tous les Lutheriens d'Allemagne chomment la pluspart des Festes designées par leur souverain Pontife Luther ; celles de la Vierge, des Apostres & des Martirs. Le Jeudy Saint en est une fort grande pour eux. Ils se confessent, & communient ce jour-là, & celebrent aussi le Vendredy Saint avec une tres - grande devotion, mais ils ne les chomment que suivant l'ancien Calendrier, c'est à dire, dix jours aprés nous, rejettant la reformation du Calendrier Gregorien, par l'aversion qu'ils ont pour le Pape. Quant au Baptesme, ils portent les Enfans aux Fonts baptismaux, & aprés que le Ministre a recité l'Institution de ce Sacrement, il absout l'Enfant qu'on luy presente du peché originel, en faisant trois fois le signe de la Croix sur luy. Ils observent les ceremonies Catholiques pour le mariage, & s'abstiennent de viande les Vendredis & les Samedis. Ils gardent aussi le Caresme, & tiennent leurs Cimetieres comme lieux sacrez. Aux Obseques, on envoye des Chantres avec des Enfans de chœur, qui marchent devant le corps, & chantent les Pseaumes en langue vulgaire. Plusieurs croyent le Purgatoire, & prient pour les Morts. Tous les Pfarhers & Helffers portent le surplis, & en quelques lieux des chapes dans le temps qu'ils officient, les Lutheriens ayant toûjours voulu conserver quelque ancienne coustume de l'Eglise, contre les Calvinistes qui n'ont aucune apparence ny aucune forme de Religion. Quand ces Ministres sont hors du Temple, les uns ont des habits conformes à la profession ecclesiastique, & les autres en portent de populaires.

On a appellé Luthero-Zuingliens, Une secte des Disciples de Martin Bucer, qui tenant de la doctrine de Luther & de celle de Zuingle, s'accorderent ensemble sous ce nom pour ne se pas détruire les uns les autres par la diversité de leurs sentimens.

LUTTER. v. a. Terme dont se servent les Bergers, pour dire, que le Belier a couvert une Brebis.

LUX

LUXATION. s. f. Terme de Chirurgie. Deboitement des os hors de leur jointure, de leur assiette naturelle. Acad. Fr. La Luxation se fait d'ordinaire par un effort violent & externe, comme cheute, estrapade, question. Elle a aussi quelquefois une cause interne, & cette Luxation est ordinaire à ceux qui sont sujets à la goutte, à cause de l'acide contre nature qui s'amasse dans le corps par la faute de l'estomac. Ceux qui ont la sciatique, ont souvent cette espece de Luxation au femur, & elle leur vient d'un souphre coagulé. La Luxation est dite parfaite, quand l'os est entierement déplacé & hors de sa boëte, & on l'appelle imparfaite, quand il n'est pas tout à fait hors de sa cavité. La Luxation du femur est la plus difficile à guerir de toutes, à cause qu'elle ne peut arriver que par une cause extremement violente, l'os femur estant attaché avec un fort ligament dans la cavité de l'os de la cuisse, qui empesche, ainsi que les muscles considerables d'alentour qui forment les fesses & les cuisses, que cet os ne puisse estre deboisté que par un effort tres-violent. La Luxation de l'os du talon ou de la plante du pied, est tres-dangereuse, à cause de sent os qui le composent & de l'abondance des tendons


qui s'y rencontrent, & de l'articulation mesme qui s'y trouve construite de telle maniere, que si elle est une fois démise, il est malaisé de la remettre ; mais cette sorte de Luxation est rare. Il arrive quelquefois que l'os est disloqué & fracturé par une mesme cause externe, ce qui est un mal tres-fâcheux, & qui veut en mesme temps une double cure, & pour la fracture, & pour la Luxation. Cette cure se doit faire avec l'extension & la remise de l'article dans le mesme moment, estant impossible d'étendre le membre que la partie disloquée & fracturée ne soit remise en mesme temps. Quand la Luxation des maschoires arrive, il est malaisé de les remettre, si toutes les deux sont disloquées. S'il n'y en a qu'une, il suffit pour tout remede d'un soufflet donné.

LUZ

LUZERNE. s. f. Sorte de foin qui fleurit violet, & qu'on fauche ordinairement trois fois l'année. On seme la Luzerne presque toûjours avec le trefle, & elle est excellente pour les chevaux. On appelle aussi Luzerne, ou Luyzerne, Une espece de graine jaune, qui tire sur le millet.

LUZIN. s. m. Terme de Marine. Menu cordage à deux fils, plus gros que celuy que l'on appelle Merlin. On s'en sert à faire des enflechures.

LY

LY. s. m. Sorte de mesure itineraire de la Chine, qui n'a que deux cens quarante pas geometriques. Il faut dix Lys pour faire le Pu, qui en contient deux mille quatre cens.

LYC

LYCANTHROPE. s. m. C'est proprement ce que le peuple nomme Loup-Garou, c'est à dire, Un fou melancolique & furieux, qui court la nuit dans les ruës & dans les champs, & qui frappe tous ceux qu'il rencontre. Ce mot est composé de lukos, Loup, & de anthrôpos, Homme, comme qui diroit, Un homme loup. La maladie dont ces sortes de foux sont agitez, & qui leur cause une espece de hurlement, s'appelle Lycanthropie.

LYCE. s. f. Chienne de chasse, qui dans l'ordinaire fait deux portées tous les ans, ce qui fait que l'on appelle Lyces portieres, Celles qu'on nourrit dans la bassecour afin d'avoir de leur race, sans que l'on s'en serve pour chasser. Ce mot vient de Lycisca, qui veut dire, Une chienne engendrée par l'accouplement d'un loup & d'une chienne, du Grec lukis, Petite louve.

Lyce. Terme dont on s'est servy autrefois, & dont quelques-uns se servent encore presentement pour signifier Une femme débauchée.

Ribaude, ordevis, pute, lyce.

LYCÉE. s. m. Nom de la fameuse école où Aristote enseignoit la Philosophie à Athenes en se promenant, ce qui fut cause que ceux de sa secte s'appellerent Peripateticiens, du verbe Grec peripatein, Marcher tout autour. Cette maison, selon Pausanias, avoit esté auparavant un temple consacré à Apollon, & basty par Lycus fils de Pandion, d'où il avoit esté appellé Lycée. Selon d'autres, c'estoit un College qui avoit esté commencé par Pisistrate, & finy par Pericles. Ce Lycée estoit composé de portiques & d'arbres plantez en quinconces.

LYCHNIS. s. f. Sorte de Plante que Dioscoride dit avoir la fleur rouge & semblable a celle du violier blanc. Il parle ensuite d'une Lychnis sauvage


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