Pymante
Qu’espérez-vous enfin d’un amour si frivole
Pour cet ingrat amant qui n’est plus qu’une idole ?
Dorise
Qu’une idole ! Ah ! ce mot me donne de l’effroi.
Rosidor une idole ! Ah ! perfide, c’est toi,
Ce sont tes trahisons qui l’empêchent de vivre.
Je t’ai vu dans ce bois moi-même le poursuivre,
Avantagé du nombre, et vêtu de façon
Que ce rustique habit effaçait tout soupçon :
Ton embûche a surpris une valeur si rare.
Pymante
Il est vrai, j’ai puni l’orgueil de ce barbare,
De cet heureux ingrat, si cruel envers vous,
Qui, maintenant par terre et percé de mes coups,
Eprouve par sa mort comme un amant fidèle
Venge votre beauté du mépris qu’on fait d’elle.
Dorise
Monstre de la nature, exécrable bourreau,
Après ce lâche coup qui creuse mon tombeau,
D’un compliment railleur ta malice me flatte !
Fuis, fuis, que dessus toi ma vengeance n’éclate.
Ces mains, ces faibles mains que vont armer les dieux,
N’auront que trop de force à t’arracher les yeux,
Que trop à t’imprimer sur ce hideux visage
En mille traits de sang les marques de ma rage.
Pymante
Le courroux d’une femme, impétueux