Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/456

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’abord,

Promet tout ce qu’il ose à son premier transport ;

Mais comme il n’a pour lui que sa seule impuissance

À force de grossir il meurt en sa naissance ;

Ou s’étouffant soi-même, à la fin ne produit

Que point ou peu d’effet après beaucoup de bruit.

Dorise

Va, va, ne prétends pas que le mien s’adoucisse :

Il faut que ma fureur ou l’enfer te punisse ;

Le reste des humains ne saurait inventer

De gêne qui te puisse à mon gré tourmenter.

Si tu ne crains mes bras, crains de meilleures armes ;

Crains tout ce que le ciel m’a départi de charmes :

Tu sais quelle est leur force, et ton cœur la ressent ;

Crains qu’elle ne m’assure un vengeur plus puissant.

Ce courroux, dont tu ris, en fera la conquête

De quiconque à ma haine exposera ta tête,

De quiconque mettra ma vengeance en mon choix.

Adieu : j’en perds le temps à crier dans ce bois :

Mais tu verras bientôt si je vaux quelque chose,

Et si ma rage en vain se promet ce qu’elle ose.

Pymante

J’aime tant cette ardeur à me faire périr,

Que je veux bien moi-même avec vous y courir.