ACTE III, SCÈNE VIII. 455
Ce n'est plus avec des soupirs «ogB
Que je viens abuser de votre solitude ;
Mes tourments sont passés,
Mes vœux sont exaucés,
La joie aux maux succède* : Mon sort en ma faveur change sa dure loi, ' loo
Et pour dire en un mot le bien que je possède,
Mon Philiste est à moi.
En vain nos inégalités M'avoient avantagée à mon désavantage.
L'amour confond nos qualités, i «o5
Et nous réduit tous deux sous un même esclavage.
L'aveugle outrecuidé
Se croiroit mal guidé
Par l'aveugle fortune ; Et son aveuglement par miracle fait voir • « > «^
Que quand il nous saisit, l'autre nous importune.
Et n'a plus de pouvoir.
Cher Philiste, à présent tes yeux. Que j'entendois si bien sans les vouloir entendre.
Et tes propos mystérieux, • « ' 5
Par leurs rusés détours n'ont plus rien à m'apprendre.
Notre libre entretien
Ne dissimule rien ;
Et ces respects farouches N'exerçant plus sur nous de secrètes rigueurs, • • 20
L'amour est maintenant le maître de nos bouches
Ainsi que de nos cœurs.
Qu'il fait bon avoir enduré I Que le plaisir se goûte au sortir des supplices !
Et qu'après avoir tant duré, 25
I. Var. L'aise à mes^maux succède. (i634-68)
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