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Scène III

Célidée, Aronte.


Célidée.

Que fait ton maître, Aronte ?

Aronte.

Que fait ton maître, Aronte ? Il m’envoie aujourd’hui
Voir ce que sa maîtresse a résolu de lui,
Et comment vous voulez qu’il passe la journée.

Célidée.

Je serai chez Daphnis toute l’après-dînée ;
Et s’il m’aime, je crois que nous l’y pourrons voir.
Autrement…

Aronte.

Autrement… Ne pensez qu’à l’y bien recevoir.

Célidée.

S’il y manque, il verra sa paresse punie.
Nous y devons dîner fort bonne compagnie ;
J’y mène, du quartier, Hippolyte et Chloris.

Aronte.

Après elles et vous il n’est rien dans Paris ;
Et je n’en sache point, pour belles qu’on les nomme,
Qui puissent attirer les yeux d’un honnête homme.

Célidée.

Je ne suis pas d’humeur bien propre à t’écouter,
Et ne prends pas plaisir à m’entendre flatter.
Sans que ton bel esprit tâche plus d’y paraître,
Mêle-toi de porter ma réponse à ton maître.

Aronte, seul.

Quelle superbe humeur ! quel arrogant maintien !