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Scène X

Hippolyte, Florice.


Hippolyte.

Tu me railles toujours.

Florice.

Tu me railles toujours. S’il ne vous veut du bien,
Dites assurément que je n’y connais rien.
Je le considérais tantôt chez ce libraire ;
Ses regards de sur vous ne pouvaient se distraire,
Et son maintien était dans une émotion
Qui m’instruisait assez de son affection.
Il voulait vous parler, et n’osait l’entreprendre.

Hippolyte.

Toi, ne me parle point, ou parle de Lysandre :
C’est le seul dont la vue excite mon ardeur.

Florice.

Et le seul qui pour vous n’a que de la froideur.
Célidée est son âme, et tout autre visage
N’a point d’assez beaux traits pour toucher son courage ;
Son brasier est trop grand, rien ne peut l’amortir :
En vain son écuyer tâche à l’en divertir,
En vain, jusques aux cieux portant votre louange,
Il tâche à lui jeter quelque amorce du change,
Et lui dit jusque-là que dans votre entretien
Vous témoignez souvent de lui vouloir du bien ;
Tout cela n’est qu’autant de paroles perdues.

Hippolyte.

Faute d’être sans doute assez bien entendues.

Florice.

Ne le présumez pas, il faut avoir recours