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Et n'est.

��SUR DON SANCHE D'AUAGON 107

D. ISABELLE.

Eh bieu?

BLANCHE.

Sou père est en ces lieux,

��Quoi^

��D. ISABELLE. BLANCHE.

Qu'un pêcheur.

D. ISABELLE.

Qui te l'a dit?

BLANCHE.

Mes yeux.

D. ISABELLE.

Tes yeux ?

BLANCHE.

Mes propres yeux.

D. ISABELLE.

Que j'ai peine à les croire !

D. LÉONOR.

Voudriez-vous, Madame, en apprendre l'histoire?

D. ELVIRE.

Que le Ciel est injuste!

D. ISABELLE.

Il l'est, et nous fait voir, Par cet injuste effet, son absolu pouvoir, Qui du sang le plus vil tire une àtue si belle, Et forme une vertu qui n'a lustre que d'elle. Parle, Blanche, et dis-nous comme il voit ce malheur.

��Avec beaucoup de honte, et plus encor de cœur.

Du haut de l'escalier je le voyais descendre;

Eu vain de ce faux bruit il se voulait défendre;

Votre cour, obstinée à lui changer de nom.

Murmurait tout autour : «Don Sanche d'Aragon! »

Quand un chétif vieillard le saisit et l'embrasse.

Lui, qui le reconnaît, frémit de sa disgrâce ;

Puis, laissant la nature à ses pleins mouvements,

Répond avec tendresse à ses embrassements.

Ses pleurs mêlent aux siens une fierté sincère;

On n'entend que soupirs : « Ah 1 mon fils I — Ah I mon père I

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