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ACTE TROISIÈME

��SCÈNE I.

PRUSIAS, FLAMINIUS, LAODICE.

��PRUSIAS.

��Reine, puisque ce titre a pour vous tant de charmes,

Sa perte vous devrait donner quelques alarmes : Qui tranche trop du roi ne règne pas longtemps.

��J'observerai, Seigneur, ces avis importants; 750

Kt si jamais je règne, on verra la pratique D'une si salutaire et noble politique.

PRUSIAS.

Vous vous mettez fort mal au chemin de régner.

747. Prusias tient ici sa promesse et joue le seul rôle qui soit à la bruiteur de son caractère : il so borne à a introduire >> Flarainius. Mais il a le tort de ne pas être un introducteur discret; il parle, et parle précisément le langago le moins propre h convaincre Laoïiice, qu'il connaît mal. la jugeant d'après lui.

74S. Sa perte, la perte de ce titre, la perspective de le perdre, l'idée qu'en ré- sistant aus volontés de Rome elle court risque de s'en voir dépouillée. 740. Trancher de, c'est jouer le rôle, prendre des airs de :

Tranchant du généreux il croit m'épouvanter. (Polyeucte, 1457.) Quoi ! vous tranchez ici du nouveau gouverneur. {Théodon, 20B.)

750. Peut-on dire observer des avis comme on dit observer des ordres ? Le latin observare a parfois ce sens étendu.

753. u Chemin de régner ne peut se dire. " (Voltaire.) En vertu do ce bel arrêt, Lekain se croit obligé de modifier ainsi le vers de Corneille : Vous vous conduisez mal, si vous voulez régner.

Lekain avoue, d'ailleurs, modestement, que le vers corrigé par lui est « tout aussi mauvais », mais u la phrase est plus franijaise ». Cette consolation même doit lui être refusée : la locution cornélienne n'a rien que de très naturel et de très correct. Au chemin équivaut à dans le chemin, et nous avons rencontré déjà

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