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ACTE V. SCENE I 307

Qui, loin de te donner des rigueurs à souffrir, T'épargneront bientôt la peine de foffi ir.

ATTALE.

Mais, Madame....

ARSINOÉ.

Eh bien ! soit, je veux qu'elle se rende : 149.') Prévois-tu les malheurs qu'ensuite j'appréhende? Sitôt que d'Arménie elle t'aura fait roi. Elle t'engagera dans sa haine pour moi. Mais, ô Dieux ! pourra-t-elle y borner sa vengeance ? Pourras-tu dans son lit dormir en assurance ? 1500

Et rel'usera-t-elle à son ressentiment Le fer et le poison pour venger son amant? Qu'est-ce qu'en sa fureur une femme n'essaie?

ATTALE.

Que de fausses raisons pour me cacher la vraie !

En la mort iVnn amani, vous ne pBnlfZ qu'un homme Dont la perle ett aisce a lépaier dans Koiue.

Et Fabiari à Sévère :

Vous trouverez à Rome assez d'autres maîtresses.

Mais ces froides consolations sont de celles qui ne consolent pas.

1493. Var. Qui n'auront point pour toi île rigueurs â souffrir.

Et l'offi iront les vœux que tu lui vas olFrir. {16ot-5G.)

« On ne donne point des rigueurs comme on donne des faveurs. » (Voltaire.) — « Corneille ne dit pas que Laodire donne des rigueurs à Attale, mais qu'elle lui en donne à soulTrir (loin de te donner U souffrir des rigueurs), expression qui a un tout autre sens. » (Palissot.)

1500. Var. Pourras-tu dans son sein dormir en assurance? (1651-o6.) En assurance, en sécurité, en sûreté.

Ils voudront par ce choix se mettre en assurance. (Olhon, 113.) " Quelle idée ! pourquoi lui dire que sa femme l'empoisonnera ou l'assassinera '? >• (Voltaire.)— « C'est qu'on empoisonnait et qu'on assassinait assez volontiers dans les cours d'Orient. >' (Naudot.)

1.503. M. Geruzez rappelle le vers de Virgile :

. Nolumquc furens quid fcmina possit.

Mais on trouve chez Rotrou et ses contemporains bien des pensées analogues: Qu'une femme est à craindre et hait obstinément ! (Bélisairc, III, 2.) C'est nn fort ennemi qu'une méchante femme. {Ibid., II, 9.) La haine d'une femme est un mal sans remède. {lùid., I. '».) La femme, de nature, aime de se venger.. {Innocente Infidélité, III. 5.) 1304. 11 Ce n'est pas elle qui cache la vraie raison; ce qu'il dit à sa mère ne doit être dit qu'à Flami.àus : ce n'est pas assurément sr. mère qui craint qu'At- tale soit trop puissant. "(Voltaire.) Si.\rsinoé était souveraine maîtresse des des- tinées d'Àttale, Voltaire aurait raison ; mais elle a conclu un pacte avec les Ko-

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