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ACTE V, SCÈNE VII 325

SCÈNE VII.

ARSINOÉ, LAODICE, ATTALE, CLÉONE. ARSINOÉ.

Attale, avez-vous su comme ils ont fait retraite? 1740

ATTALE.

��Ah ! Madame !

Parlez.

��ARSINOE.

��ATTALE.

Tous les dieux irri(;és Dans les derniers malheurs nous ont précipités. Le Prince est échappé.

LAODICE.

Ne craignez plus, Madame : La générosité déjà rentre en mon âme.

ARSINOÉ.

Attale, prenez-vous plaisir à m'alarmer? V/iV

��Ne vous flattez point tant que de le présumer. Le malheureux Araspe, avec sa faible escorte, L'avait déjà conduit à cette fausse porte; L'ambassadeur de Rome était déjà passé,

1740. Sur comme pour comment, voyez la note du v.431.

1744. Voilà un mot de caractère, ou se peint l'âme de Laodice. Sa colère venait de son amour offensé. Nicomède sauvé, l'orage s'apaise, et ce grand cœur rede- vient clément sans effort.

1746. Tant que rfe, assez pour. Au v. 1279 nous avons vu une construction analogue : « si mal que de... »

1747. « Je pense qu'on doit rarement parler, dans un cinquième acte, de per- sonnages qui n'ont rien fait dans la pièce. Araspe sacrifié ici n'est pas un objet assez important, et le prince qui l'a fait tuer est coupable d'une très vilaine ac- tion, n (Voltaire.) — « On parle d' Araspe, non pour hîi-mème, mais à l'occasion du prince N'icomede. Il faudrait donc encore moins parler de l'escorte, car elle est plus obscure qu'Araspe. » (Naudet.) Lekain se demande pourquoi Corneille s'est cru dans la nécessité de faire égorger ce malheureux Araspe: « Ce meurtre, dit-il, est abominable et inutile. » — Il n'est pas inutile, car il y a peu d'apparence qu'.\raspe vivant eût abandonné son prisonnier; il n'est pas abominable davan- tage : car Araspe était l'âme damnée d'Arsinoé, et l'on se souvient des insinua- tions hypocrites par lesquelles il aigrissait Prusias contre son fils. Le châtiment des hypocrites et des traîtres n'a jamais déplu au public.

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