Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/338

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ase NICOMÊDE

Quand dans le sein d'Araspe un poignard enfoncé 17o0

Le jette aux pieds du Prince. Il s"écrie, et sa suite, De peur d'un pareil sort, prend aussitôt la fuite.

��Et qui dans cette porte a pu le poignarder?

��Dix ou douze soldats qui semblaient la garder. Et ce Prince...

ARSINOÉ.

Ah! mon filsl qu'il est partout de traîtres! i7oo Qu'il est peu de sujets fidèles à leurs maîtres! Mais de qui savez-vous un désastre si grand?

��Des compagnons d'Araspe, et d'Araspe mourant. Mais écoutez encor ce qui me désespère.

J'ai couru me ranger auprès du Roi mon père; 1760

Il n'en était plus temps: ce monarque étonné A ses frayeurs déjà s'était abandonné, Avait pris un esquif pour tâcher de rejoindre Ce. Romain, dont l'effroi peut-être n'est pas moindre.

��SCENE VIII.

PRUSIAS, FLAMINIUS, ARSINOÉ, LAODICE, ATTALE. CLÉONE.

PRUSIAS.

Non, non, nous revenons l'un et l'autre en ces lieux 176.Ï

1754. Faut-il s'étonner, avec Voltaire, que la belle action d'Altali^ se présente ici sous la forme d'un mensonge? Attale dira la vérité, mais il n'est pas temps encore qu'il la dise, et il sait trop comment elle serait accueillie en de telles cir- constances. D'ailleurs, il n'est pas un héros, et lors même qu'il fait son devoir, il ne le fait pas comme l'eût fait Nicomède.

1761. Etonné, au xvii' siècle, a toute l'énergie du sens étymologique, attoni- tus, franpe de la foudre; par suite, frappé de stupeur. « Mon Dieu, pourquoi vois-je devant moi ce visage dont vous étonnes les réprouvés? » (Bossuet. Pre- mier Sermon pour le vendredi saint.)

N'excusoz point par là ceux que son bras étonne. {Cid, )V33.)

1762. Le pauvre Prusias joue de malheur : méprisé par Nicomède. il lui resta t d'être méprisé par Attale.

1765. « Corneille dit lui-même, dans son Examen, qu'il avait d'abord fini sa

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