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408 ÉTUDE

Et que d'un front ridé les repli? jaunissants Trouvent l'heureux secret de captiver les sens.

��Ce ne sont pas les sens que mon amour consulte : Il hait des passions l'impétueux tumulte; Et son feu, que j'attache aux soins de ma grandeur. Dédaigne tout mélange avec leur folle ardeur. J'aime en Sertorius ce grand art de la guerre Qui soutient un banni contre toute la terre; J'aime eu lui ces cheveux tout couverts de lauriers, Ce front qui fait trembler les plus braves guerriers. Ce bras qui semble avoir la victoire en partage : L'amour de la vertu n'a jamais d'yeux pour l'âge : Le mérite a toujours des charmes éclatants, Et quiconque peut tout est aimable en tout temps.

11 est vrai qu'elle se déclare jalouse d'Aristie; mais c'est parce que Rome lui envoie « une maîtresse », et que sou orgueil royal eu souffre. Il est vrai aussi qu'elle laisse voir sou dépit, lorsque Sertorius, au lieu de demander sa main pour lui-même, la demande pour son lieutenant Perpenna; mais c'est que ce même orgueil est déçu. Une Chimène se montrerait froissée jusqu'au fond de l'àme par cette démarche équivoque, faite pour révolter sa délicatesse féminine; une Yiriate, reine avant tout, s'irrite et proteste au nom de sa dignité outragée.

SERTORIUS.

Si donc je vous offrais pour époux un Romain?...

VIRL\TE.

Pourrais-je refuser un don de votre main?

��J'ose après cet aveu vous faire offre d'un homme Digne d'être avoué de l'ancienne Rome. 11 en a la naissance, il en a le grand cœur, 11 est couvert de gloire, il est plein de valeur ; De toute votre Espagne il a gagné l'estime, Libéral, intrépide, attable, magnanime; Enhn c'est Perpenna sur qui vous emportez...

��J'attendais votre nom après ces qualités; Les éloges brillants que vous daignez y joindre Ne me permettaient pas d'espérer rien de moindre Mais certes le détour est un peu surprenant. Vous donnez une reine à votre lieutenant I

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