SUR SOPHONISBE 'i.n
bien lâche. Le style en est souvent faible ; voici sur quel ton, par exemple, Sophonis^be s'encouraye à braver la mort :
Ce n'est rieu qu'un poison ; bon cœur, avale, avale!
1601. — La SoDho}}ishe du sieur de Mont-Sacré (Nicolas de .Mou- treux 1) est, comme les précédentes, une simple paraphrase de l'œuvre du Trissin. M. Marty-Laveaux observe que Corneille a di\ couuaitre cette tragédie, dont il ne parle pas, mais à laquelle il emprunte un beau mouvement dans la dernière scène. Plein d'ad- miration pour l'héroïsme dont Sophouisbe a fait preuve eu face de la mort, Lélius s'écrie ;
Une telle fierté devait naître romaine.
Avant lui,Montreux avait prêté ce regret éloquent à Scipiou, qui enviait à l'Afrique l'honneur
D'avoir nourri jadis un esprit si hautain, Qui méritait de naître et de mourir Romain.
1629. — La Sophonisbe de Mairet. — Alors âgé de vingt-cinq ans seulement , déjà connu au théâtre par ses pastorales, Jean de .Mairet n'avait encore écrit qu'une tragédie médiocre, Virginie. Beaucoup plus heureuse, Sophonisbe tira « des soupirs des plus grands cœurs et des larmes des plus beaux yeux de France 2 ». L'importance de cette pièce serait grande s'il était certain qu'elle ait été la pre- mière conforme aux règles. Si l'on en croit le Segraisiana, c'est sur le conseil de Chapelain que Mairet y observa la règle des vingt- quatre heures et fit accepter aux comédiens cette innovation. Mais soixante ans avant Sophonisbe , iea.u. de la Taille écrivait: « Il faut toujours représenter l'histoire ou le jeu en un même jour, en un même temps et en un même lieu s. » Mairet lui-même avait
��1. Rouen, Raphaël du Petitval, 1601 , pet. ii>-12. Olenix de Mont-Sacré était l'anagramme du nom de Nicolas de Montreui, né au Mans vers 1650. Sa pièce est en cinq actes, mais sans division de scènes.
2. Epître dédicatoire au chancelier Séguier, en tête de la Sophonsbe ; Pierre Rocolet, 1635, in-4o.
3. De l'Art de la tragédie, en tête AoSaiil furieux; Paris, Morel, 150i,
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