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492 ÉTUDE

��Et que va devenir cette docte harangue

Qui du fameux Cléon doit ennoblir la langue ?

LYSANDER.

Seigneur....

AGÉSILAS.

Nous sommes seuls, j'ai chassé Xénoclé^ Parlons confidemment. Que venez-vous d'écrire A l'éphore Arsidas, au sénateur Cratès? Je vous défère assez pour n'eu vouloir rien lire.

Avec moi n'appréhendez rien. Tout est encor fermé. Voyez.

��Je suis coupable, Parce qu'on me trahit, que l'on vous sert trop bieu, Et que, par un etlort de prudence admirable, Vous avez su prévoir de quoi serait capable, Après tant de mépris, un cœur comme le mien. Ce dessein toutefois ne passera pour crime

Que parce qu'il est sans elïet;

Et ce qu'on va nommer forfait N'a rien qu'un plein succès u'eùt rendu légitime. Tout devient glorieux pour qui peut l'obtenir.

Et qui le manque est à punir.

��Non, non; j'aurais plus fait peut-être en votre place.

11 est naturel aux grands cœurs De sentir vivement de pareilles rigueurs ; Et vous m'offenseriez de douter de ma grâce. Comme roi je la donne, et comme ami discret

Je vous assure du secret. Je remets en vos mains tout ce qui vous peut nuire. Vous m'avez trop servi pour m'en trouver ingrat; Et d'un trop grand soutien je priverais l'Etat, Pour des ressentiments où j'ai su vous réduire. Ma puissance établie et mes droits conservés Ne me laissent point d'yeux pour voir votre entreprise. Dites-moi seulement avec même franchise. Vous dois-je encor bien plus que vous ne me devez?

��Avez-vous pu, Seigneur, me devoir quelque chose ? Qui sert le mieux son roi ne fait que sou devoir. En vous de tout l'Etat j'ai défendu la cause Quand je l'ai fait tomber dessous votre pouvoir. Le zèle est tout de feu quand ce grand devoir presse Et, comme à le moins suivre on s'en acquitte mal,

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