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les voies de l’amour

Andrée à l’amour que je ressentais pour Léontine, c’était voir toute la différence qui existe entre le bouton de rose presque entièrement caché dans le calice vert et la rose dans tout son épanouissement, dans toute sa beauté, avec son parfum si délicieux. Et puis c’étaient les souvenirs de la vie de bohème pendant ma cléricature qui me revenaient avec le parfum de l’amour de Lucille. Et ces souvenirs et cet amour ne jetaient ni ombre, ni tristesse dans ma vie présente. Et qu’était-ce que cet amour de Lucille, jeune fille de la pension, comparé à cette nouvelle passion affectueuse qui m’enflammait pour les beaux yeux de Léontine ? L’amour de Lucille, simple marguerite des prés, ne pouvait jamais être mis en parallèle avec celui de Léontine, reine-marguerite ou chrysanthème cultivée en serre chaude. Je revivais tous ces plaisirs, toutes ces joies de mon passé qui m’avaient acheminé vers le bonheur suprême, vers l’idéal de la beauté et de la tendresse. Et mes pensées revenaient sans cesse vers Léontine, buisson ardent.


« Je passais presque toutes mes veillées avec Léontine à causer dans le boudoir ou sur la véranda quand la température le permettait. Souvent elle m’accompagnait dans mes visites du soir à mes malades à qui elle servait souvent d’infirmière. Mes patients l’estimaient beaucoup. Ils aimaient entendre les douces consolations qu’elle