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les voies de l’amour

Léontine près de moi. Quand mes rêveries s’évanouissaient comme les nuages qui s’effilochent et disparaissent au souffle de la brise, j’allais me coucher et j’étais à peine endormi que déjà Léontine m’apparaissait et remplissait tous les rêves de mes nuits comme elle avait eu toutes mes pensées pendant le jour. Chère Léontine, je l’ai aimée comme la lune aime les amants, comme le soleil aime les fleurs dont il emplit les corolles de ses rayons caressants.


« Ma mère m’écrivait très fréquemment et venait souvent passer quelques jours chez moi. Dans ses lettres et pendant ses promenades, elle me parlait constamment d’Andrée qu’elle prenait en pitié parce qu’elle la voyait dépérir de jour en jour surtout depuis quelques mois. Mes amours pour Lucille, pendant ma cléricature, avaient affecté énormément Andrée. Cependant alors la pauvre petite affligée ne perdait pas complètement l’espoir de me voir revenir un jour au bercail de nos anciennes amours. Andrée avait-elle l’intuition que le plus souvent l’amour des étudiants n’a aucune conséquence et qu’il s’éteint vite après la cléricature, quand le jeune avocat ou le jeune médecin doit se caser à son avantage dans une société qui le relèvera ? Elle excusait même mon oubli et mon abandon. Elle se disait : c’est un étudiant, il est frivole, volage comme la plupart des étudiants ; mais un