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les voies de l’amour

de son pas près de la porte. J’avais laissé la veilleuse près de la fenêtre pour que Michel la vît comme autrefois et je croyais que, me sachant éveillée, il viendrait. J’étais heureuse ; j’étais énervée ; mes membres étaient agités fortement. J’ai voulu me lever pour courir à la fenêtre, le voir, l’appeler, mais mes forces trahirent mon anxiété et je retombai dans mon lit, découragée, anéantie. Je me mis à pleurer et mes larmes ne cessèrent de couler toute la nuit… Mère, voulez-vous appeler la bonne, le jardinier ? Je veux me faire belle pour le revoir. Je ne veux pas qu’il me voie si laide, si changée… Oh ! Michel, m’aimeras-tu quand même ?… Dites au jardinier d’apporter de la serre les plus beaux géraniums rouges et les plus jolis œillets roses. Qu’il en emplisse la chambre pour que Michel comprenne que sa pensée ne me quitte jamais et que je l’aime toujours avec ardeur. Mère, quand je le reverrai, est-ce que je guérirai ? Oh ! le revoir, le revoir bientôt !… Regarder ses beaux yeux et y lire son amour !… Et son sourire ! comme je l’aime !… Entendre sa voix si suave !… Mais non, mère ; il me semble que j’en mourrai… Oh ! non, non ; je ne veux pas mourir ; je veux vivre encore, vivre longtemps pour l’aimer longtemps… Oh ! qu’il vienne ! Je veux le revoir encore, dussé-je en mourir… Il me semble entendre sa voix comme l’écho d’un chant céleste… »

« Et la voix d’Andrée s’adoucissait, s’éteignait com-