Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/112

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la beauté même. Cette louange eût été outrée dans tous les temps pour madame de Flahaut ; mais, ce qui demeure dans les bornes du vrai sévère, c’est que madame de Flahaut ne laissa jamais desirer une figure différente de la sienne, cette première impression lui fut toujours favorable. Madame de Flahaut sait tirer parti des agrémens de l’esprit, sans se donner le ridicule d’en afficher le besoin ; elle craint les sots inutiles ; se prête aux besoins de les supporter, mais ne se livre qu’aux gens aimables. C’est dans son cœur que, pendant long-temps, elle chercha un dédommagement à la fortune qui la fuyait, à l’ambition qui la repoussait, à la cour qui ne la distinguait pas, à une partie des siens qui la méconnaissaient. Personne n’a peint avec autant de charme et de vérité les petits intérêts de la société.

Madame d’Houdetot était née dans l’opulence, et ne prisa jamais les richesses ; dans une famille où l’esprit était peu estimé, c’est à lui qu’elle rendit son second hommage. Avec une figure plus qu’ordinaire, elle alluma les passions les plus vives. Madame d’Houdetot, jetée dans les liens du mariage, n’en connut que les horreurs ; la maternité ne lui valut presque que