Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/114

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Jamais on ne connut mieux les délicatesses de ce sentiment si doux, jamais on n’en fit plus aimer les devoirs. Ce n’était rien de les remplir, madame d’Houdetot a montré combien ils étaient agréables et précieux aux âmes pures et sensibles. Des nombreuses qualités de l’esprit, la simplicité est celle qui rend la plus heureuse celle qui la possède, et les moins malheureux ceux qui la voient dans les autres. Cette simplicité précieuse fut le grand trait caractéristique de madame d’Houdetot : elle plaisait parce qu’on ne pouvait soupçonner ni défaut de culture, ni des bornes trop étroites. La simplicité forcée est pardonnable, mais la simplicité volontaire est précieuse.

Madame d’Houdetot n’a jamais fait de livres ; elle ne s’est point exposée à l’orage des chutes ou à l’ivresse des succès ; et cependant la littérature a été sa constante occupation. Entourée de beaux-esprits, d’amateurs, d’artistes, elle a dû prendre part à cette foule de productions qui se multiplient à Paris plus qu’ailleurs, parce que c’est le pays où l’on ébauche, mais où l’on ne finit pas. C’est à la campagne que madame d’Houdetot a passé ses plus beaux jours. Il est des âmes faites pour la vie paisible, et c’est à