Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/115

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Sannois plutôt qu’à Cirey qu’il fallait mettre cette inscription :


Peu de plaisirs, beaucoup d’étude,
Quelques livres, point d’ennuyeux :
Un ami dans ma solitude,
Voilà mon sort, il est heureux.


Comme mère, comme épouse, comme sœur, madame d’Houdetot eut souvent des larmes à répandre, jamais comme amie et comme amante : sous ces deux derniers rapports, son bonheur était dans ses mains ; sous les trois autres il fallait se soumettre, gémir et se taire. Elle eut la passion des voyages, sans presque jamais la satisfaire. Tout plaisir la flattait, s’il s’accordait avec la paresse, non pas cette apathie destructive de toute espèce de jouissances, mais cette insouciance combinée qui préfère la privation de toutes les peines aux soins qui accompagnent tous les projets. Madame d’Houdetot fut liée avec un frère dissipateur, avec un autre, voisin de l’avarice, avec une belle-sœur plus que singulière. Elle vécut avec des athées, avec des dévots, avec des prudes, avec des étourdies, et vécut avec tous sans jamais leur sacrifier rien de son caractère primitif. Tous n’eurent pas