Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/127

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qu’avec la candeur de la malice : il est bien plus près de la véritable philosophie qu’un homme d’esprit ; car celui-ci s’en écarte souvent par l’amour de la gloire, et lui s’en rapproche par l’indifférence.

On ne trouvera qu’agrémens dans les femmes, quand on ne cherchera que des femmes en elles, quand on traitera de badinage leur ambition, leurs intrigues et même leurs ouvrages ; en un mot, quand on leur trouvera des grâces à tout, et du génie à rien ; on jouira davantage de leur commerce, en ne les jugeant jamais avec rigueur, en rapportant à la légèreté tout ce qui paraît être le fruit de l’ineptie, car elles n’ont pas même la conscience de leurs passions : ce n’est point comme aimables qu’elles aiment les hommes, c’est comme esclaves ; et l’on sait très-bien aujourd’hui que, sans leur bassesse, les sots ne seraient pas plus avancés que les gens d’esprit. Voilà pourtant ce que les femmes ne veulent point entendre, ce qu’elles n’entendront jamais, non par inintelligence, mais parce qu’elles veulent régner, n’importe sur qui, et qu’elles aiment mieux des courtisans qui rampent que des sujets qui pensent.