Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/132

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mot me fut dit par une personne de la société, et qui a joué elle-même un rôle assez important dans cette histoire. Je lui demandai la permission d’écrire son récit : elle me l’accorda ; j’obtins celle de l’imprimer, et je me hâte d’en profiter. Je me hâte, c’est le mot ; car ayant écrit tout d’un trait, et en moins de quinze jours, l’ouvrage qu’on va lire, je ne me suis donné ni le temps, ni la peine d’y retoucher. Je sais bien que pour le public le temps ne fait rien à l’affaire : aussi il fera bien de dire du mal de mon ouvrage s’il l’ennuie ; mais s’il m’ennuyait encore plus de le corriger, j’ai bien fait de le laisser tel qu’il est.

Quant à moi, je sens si bien tout ce qui lui manque, que je ne m’attends pas que mon âge ni mon sexe me mettent à l’abri des critiques, et mon amour-propre serait assez mal à son aise s’il n’avait une sorte de pressentiment que l’histoire que je médite le dédommagera peut-être de l’anecdote qui vient de m’échapper.