Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/133

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CLAIRE D’ALBE.


LETTRE PREMIÈRE.


CLAIRE D’ALBE À ÉLISE DE BIRÉ.


Non, mon Élise, non, tu ne doutes pas de la peine que j’ai éprouvée en te quittant ; tu l’as vue : elle a été telle, que M. d’Albe proposait de me laisser avec toi, et que j’ai été près d’y consentir. Mais alors le charme de notre amitié n’eût-il pas été détruit ? aurions-nous pu être contentes d’être ensemble, en ne l’étant pas de nous-mêmes ? aurais-tu osé parler de vertu, sans craindre de me faire rougir, et remplir des devoirs qui eussent été un reproche tacite pour celle qui abandonnait son époux, et séparait un père de ses enfans ? Élise, j’ai dû te quitter, et je ne puis m’en repentir ;