Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

père quand celui-ci le gronde, et se fait aimer de chacun en faisant enrager tout le monde. Il plaît beaucoup à Frédéric ; mais ma fille n’a pas tant de bonheur : je lui demandais s’il ne la trouvait pas charmante, s’il n’avait pas de plaisir à baiser sa peau douce et fraîche. « Non, m’a-t-il répondu naïvement, elle est laide, et elle sent le lait aigre. »

Adieu, mon Élise, je me fie à ton amitié pour rapprocher ces jours charmans que nous devons passer ici. Je sais que l’état d’une veuve qui a le bien de ses enfans à conserver, demande beaucoup de sacrifices ; mais, si le plaisir d’être ensemble est un aiguillon pour ton indolence, il doit nécessairement accélérer les affaires. Mon ange, M. d’Albe me disait ce matin que si l’établissement de sa manufacture, et l’instruction de Frédéric ne nécessitaient pas impérieusement sa présence, il quitterait femme et enfans pendant trois mois, pour aller expédier tes affaires, et te ramener ici trois mois plus tôt. Excellent homme ! il ne voit