Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/175

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J’ai nommé Adèle de Raincy : elle a seize ans, elle est belle, remplie de talens ; je la demanderai pour un mois… » Je pense, mon Élise, que ce plan, ainsi que ma confiance en M. d’Albe, répondent aux craintes bizarres que tu laisses percer dans ta lettre. Ne me demande donc plus s’il est bien prudent, à mon âge, de m’ensevelir à la campagne avec cet aimable, cet intéressant jeune homme : ce serait outrager ton amie que d’en douter ; ce serait l’avilir que d’exiger d’elle des précautions contre un semblable danger. Où il y a un crime, Élise, il ne peut y avoir de danger pour moi, et il est des craintes que l’amitié doit rougir de concevoir. Élise, Frédéric est l’enfant adoptif de mon mari ; je suis la femme de son bienfaiteur : ce sont de ces choses que la vertu grave en lettres de feu dans les âmes élevées, et qu’elles n’oublient jamais. Adieu.