Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/176

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LETTRE XII.


CLAIRE À ÉLISE.


Il se peut, mon aimable amie, que j’aie appuyé trop vivement sur l’espèce de soupçon que tu m’as laissé entrevoir : mais que veux-tu ? il m’avait révolté, et je n’adopte pas davantage l’explication que tu lui donnes. Tu ne craignais que pour mon repos, et non pour ma conduite, dis-tu ? Eh bien ! Élise, tu as tort ; il n’y a d’honnêteté que dans un cœur pur, et on doit tout attendre de celle qui est capable d’un sentiment criminel. Mais laissons cela ; aussi bien j’ai honte de traiter si long-temps un pareil sujet ; et, pour te prouver que je ne redoute point tes observations, je vais te parler de Frédéric, et te citer un trait qui, par rapport à lui, serait fait pour appuyer tes remarques, si tu l’estimais assez peu pour y persister.