Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/190

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allait achever de le déconcerter, lorsque j’ai dit en souriant : « Vous êtes surpris, Frédéric, de me trouver avec une pareille compagne ? — Oui, m’a-t-il répondu en la regardant, j’ignorais qu’on pût être aussi belle. » Ce compliment flatteur, et qui, dans la bouche de Frédéric, avait si peu l’air d’en être un, a changé aussitôt les dispositions d’Adèle ; elle lui a jeté un coup d’œil obligeant, en lui faisant signe de s’asseoir auprès d’elle ; il a obéi avec vivacité, et a commencé une conversation qui ne ressemble guère, ou je suis bien trompée, à celle que cette jeune personne entend tous les jours ; aussi répondait-elle fort peu ; mais son silence même enchantait Frédéric : il lui a paru une preuve de modestie et de timidité, et c’est ce qui lui plaît par-dessus tout dans une jeune personne. Adèle, de son côté, me paraît très-disposée en sa faveur. L’admiration qu’elle lui inspire la flatte, l’agrément de ses discours l’attire, et le feu de son imagination l’amuse. D’ailleurs la figure de Frédéric est charmante ; s’il n’a