Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/189

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veux vivre pour toi, et puissé-je mourir avec toi !


LETTRE XIV.


CLAIRE À ÉLISE.


Si mes deux dernières lettres ont ranimé tes doutes, cousine, j’espère que celle-ci les détruira tout-à-fait. Adèle de Raincy est arrivée depuis trois jours, et déjà elle a fait une assez vive impression sur Frédéric. Je voulais lui laisser ignorer qu’elle dût venir, afin de le surprendre, et j’ai réussi. Aussitôt qu’Adèle fut arrivée, je la conduisis dans le pavillon que baigne la rivière, et je fis appeler Frédéric ; il accourut, mais, voyant Adèle près de moi, un cri lui échappe, et la plus vive rougeur couvre son visage ; il s’approche pourtant, mais avec embarras, et son regard craintif et curieux semblait lui dire : Êtes-vous celle que j’attends ? Adèle, par un souris malin,