Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/195

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sur elle sont aussi puissans que les miens ; mais oubliez-vous qu’en lui donnant la vie nous prîmes l’engagement sacré de lui sacrifier la nôtre ? et si nous la perdons, croyez-vous pouvoir oublier que vous en serez la cause, ni m’en consoler jamais ? Par pitié pour moi, pour vous-même, souvenez-vous que devant l’intérêt de nos enfans le nôtre doit être compté pour rien. » Il m’a rendu ma fille. « Claire, m’a-t-il dit, vous êtes libre : malheur à qui pourrait vous résister ! » J’ai promis à M. d’Albe de le dédommager de sa condescendance, en usant de tous les ménagemens possibles, et c’est ce que j’ai fait : aussi ma santé va-t-elle mieux, et j’espère avant peu de jours être tout-à-fait rétablie. Adèle me disait ce matin : « Je vois bien, madame d’Albe, à quel point je suis loin de pouvoir faire encore une bonne mère ; j’ai été effrayée l’autre jour des devoirs que vous vous êtes imposés envers vos enfans. Quoi ! vous croyez leur devoir le sacrifice de votre existence ! J’ai été si surprise quand vous l’avez