Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/196

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dit, que j’ai été tentée de vous croire folle… — Folle ! s’est écrié Frédéric ; dites sublime, Mademoiselle. — Vous ne le croiriez pas, mon jeune ami, a interrompu M. d’Albe ; mais dans le monde ces deux mots sont presque synonymes ; vous y verrez taxé de bizarre et d’esprit systématique celui dont l’âme élevée dédaigne de copier les copies qui l’entourent. »

Cela est bien vrai, mon Élise ! cette injustice est une suite de ce petit esprit du monde qui tend toujours à rabaisser les autres pour les mettre à son niveau. Je me rappelle que dans ces assemblées insipides où l’oisiveté enfante la médisance, et où la futilité parvient à tout dessécher, j’ai souvent pensé que ce sot usage de s’asseoir en rond pour faire la conversation était la cause de tous nos torts et la source de toutes nos sottises… Mais je sens ma tête trop faible pour en écrire davantage. Adieu, mon ange.