Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/219

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parce que c’est moi qui le fais souffrir, il faut que je sois dure et barbare envers lui ! Combien une pareille conduite choque les lois éternelles de la justice et de la vérité !… Écris-moi, Élise, guide-moi, je ne sais que vouloir ; je ne sais que résoudre, je me sens malade, je ne quitterai point ma chambre. Adieu.


LETTRE XIX.


CLAIRE À ÉLISE.


Je n’ai point sorti encore de mon appartement, l’idée de voir Frédéric me fait frémir. J’ai dit que j’étais malade, je le suis en effet ; ma main tremble en t’écrivant, et je ne puis calmer l’agitation de mes esprits. Qu’est-ce donc que ce terrible sentiment d’amour, si sa vue, si la pitié qu’il inspire, jettent dans l’état où je suis ? Ah ! combien je bénis le ciel de m’avoir garantie de son pouvoir ! Va, mon amie, c’est bien à présent que je suis sûre d’être toujours indiffé-