Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/234

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être, mais vraie, mais sincère, que risquez-vous en vous laissant aimer ? Permettez-moi de toujours adorer la vertu, et de lui prêter vos traits pour m’encourager à la suivre ; alors il n’y a rien dont elle ne me rende capable. Ma raison, mon âme, ma conscience, ne sont plus qu’une émanation de vous ; c’est à vous qu’appartient le soin de ma conduite future. Je vous remets mon existence entière, et vous rends responsable de la manière dont elle sera remplie ; si votre cruauté me repousse, s’il m’est défendu de vous approcher, tous les ressorts de mon être se détendent, je tombe dans le néant. Éloigné de vous, je me perds dans un vague immense, où je ne distingue plus la vertu, l’humanité ni l’honneur. Ô céleste Claire ! laisse-moi te voir, t’entendre, t’adorer ! je serai grand, vertueux, magnanime ; un amour chaste comme le mien ne peut offenser personne, c’est un enfant du ciel à qui Dieu permet d’habiter la terre.

Je ne quitterai point ce séjour, j’y veux