Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/233

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cesser de vous aimer ; non, je ne le veux point : il n’est aucune portion de moi-même qui combatte l’adoration que je te porte. Je veux t’aimer, parce que tu es ce qu’il y a de meilleur au monde, et que ma passion ne nuit à personne ; je veux t’aimer enfin, parce que tu me l’ordonnes : ne m’as-tu pas dit de vivre ?

Écoutez, Claire, j’ai examiné mon cœur, et je crois ne point offenser mon père en vous aimant. De quel droit voudrait-il qu’on vous connût sans vous apprécier, et qu’est-ce que mon amour lui ôte ? Ai-je jamais conçu l’espoir, ai-je même le desir que vous répondiez à ma tendresse ? Ah ! gardez-vous de le croire ! j’en suis si loin, que ce serait pour moi le plus grand des malheurs ; car ce serait le seul, l’unique moyen de m’arracher mon amour ; Claire méprisable n’en serait plus digne ; Claire méprisable ne serait plus vous : cessez d’être parfaite, cessez d’être vous-même, et de ce moment je ne vous crains plus.

D’après cette déclaration, étonnante peut-