Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/245

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LETTRE XXIV.


CLAIRE À FRÉDÉRIC.


J’ignore jusqu’où la vertu a perdu ses droits sur votre âme, et si l’amour que je vous inspire vous a dégradé au point de n’être plus capable d’une action courageuse et honnête ; mais je vous déclare que si dans deux jours vous n’avez pas exécuté ce que je vais vous prescrire, Claire aura cessé de vous estimer.

Mon mari vous aime et en fait son bonheur ; j’ai voulu, et je veux encore lui laisser ignorer un égarement qui détruirait son repos, et peut-être son amitié ; mais, en lui taisant la vérité, j’ai dû m’imposer la loi d’agir comme il le ferait si elle lui était connue. Partez donc, Frédéric, quittez un lieu que vous remplissez de trouble : allez purifier votre cœur, et surtout oubliez une femme que les plus saints devoirs vous or-